Des exemples de résistants dont des Marseillais
Ainsi, plus humanitaires qu’idéologiques ou politiques, ce sont les filières d’évasion et l’aide aux réfugiés qui sont aujourd’hui considérées comme les premières activités de résistance à Marseille.
On pourrait parler longuement de certaines personnes. Nous allons vous en citer quelques-unes :
SOMMAIRE :
1. Édouard ALEXANDER
2. Raymond AUBRAC
3. Maurice CHEVANCE
4. Gaston DEFFERRE
5. Le Général DELESTRAINT
6. Henri FIOCCA
8. Le journaliste Varian FRY
9. Max JUVENAL
10. Francis LEENHARDT
11. Jules MOULET
12. Jean MOULIN
13. Pierre MOUREN
14. Louis NOUVEAU
15. Le médecin Georges RODOCANACHI
16. Le général SCHMITT
Édouard ALEXANDER
Source : Photo prise le 11 février 2020, dans le cabinet d'avocat de Maître Raymond ALEXANDER, elle représente le portrait de son père, Maître Édouard ALEXANDER
Édouard Alexander, né le 16 février 1916 à Marseille., fut un résistant (lias Auer, Bréville, Thibaut, Franck, etc.) aux faits d’armes prestigieux dès octobre 1940.
Dès la défaite et l'armistice, Édouard n’hésita pas à rejoindre le rang de ceux qui refusent cette situation, l’idée que son pays soit soumis et qu’il collabore avec les Nazis, était insupportable pour lui.
Il manifesta son mécontentement avec son frère Raymond, à travers des actions de propagande.
Le 5 octobre 1940, il constitua un mouvement de résistance active avec son frère et Léon Brown, qui s’appellera « Jeune république filiale de la liberté ».
Voir complément de sa biographie dans l'ANNEXE n°4.
Raymond AUBRAC
Fils de négociants aisés, propriétaires de magasins de confection à Vesoul et à Dijon, Raymond Samuel, une fois bachelier, devient interne au lycée Saint-Louis à Paris. Entré en 1934 à l'École des ponts et chaussées, il s'initie au marxisme et se rapproche du parti communiste sans toutefois y adhérer. Ayant obtenu une bourse, il passe l'année 1938 au Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Harvard.
Mobilisé dès son retour en France, il est officier du génie sur la ligne Maginot, à Strasbourg, où il épouse Lucie Bernard en décembre 1939. Il sera spécialement connu pour s'être engagé avec son épouse Lucie Aubrac, dès 1940, dans la Résistance intérieure française. Fait prisonnier par les Allemands le 21 juin 1940, il réussit à s'évader grâce à l'aide de sa femme, avec laquelle il rejoint Lyon, en zone libre.
Tout en étant ingénieur dans une entreprise de travaux publics et sous le pseudonyme Aubrac, aux côtés d'Emmanuel d'Astier de La Vigerie, Raymond participe, dans la région lyonnaise, à la création d'un petit groupe de résistance, la Dernière colonne, qui deviendra en 1941 Libération, l'un des trois principaux mouvements de la résistance en zone sud avec Combat et Franc-Tireur.
Voir complément de sa biographie dans l'ANNEXE n°4.
Maurice CHEVANCE
Militaire et homme politique - Général de brigade - Membre du mouvement de résistance "Combat" (à partir de 1940), aux côtés d'Henri Frenay et Georges Bidault - Membre de la première Assemblée nationale constituante, représentant la Guinée (1945)
Maurice Chevance, dit Barrioz-Bertin, né le 6 mars 1910 à Nanteuil-le-Haudouin (Oise) et mort le 17 juin 1996 à Paris, est un homme politique et résistant français.
Il travaille comme employé de magasin avant de s'engager en 1929 comme soldat de 2e classe dans l'infanterie coloniale. Il sert en Algérie, puis réussit en 1932 le concours de l'École des officiers de Saint-Maixent et est nommé lieutenant. Il est affecté successivement en Algérie, en Tunisie et au Tchad.
Il participe à la campagne de France comme commandant d'une compagnie de tirailleurs sénégalais du 8e RTS. Croix de Guerre.
Démobilisé, il fonde à Marseille une agence militaire et coloniale, destinée à prendre en charge les bagages des militaires et des civils en transit. Cette petite société lui permet de rester en contact avec les milieux militaires et coloniaux et de faire de la propagande anti-allemande. Elle devient rapidement une officine de la résistance.
Il est la première recrue dès le début d'août 1940 d'Henri Frenay avec qui il va se trouver à la direction du principal mouvement de Résistance Combat. Il le dirige effectivement à Marseille et dans toute la Provence.
Voir complément de sa biographie dans l'ANNEXE n°4.
Gaston DEFFERRE
Gaston Defferre est un homme politique français.
C'est à Marsillargues
Voir complément de sa biographie dans l'ANNEXE n°4.
En hommage à Gaston Defferre, un collège porte son nom, il est situé au 12 Rue Paul Codaccioni, dans le 7ème arrondissement de Marseille.
Le Général DELESTRAINT
Promu général de brigade en 1936 à Metz, Charles Delestraint commande trois régiments de chars de combat, parmi lesquels le 507' RCC dont le colonel De Gaulle prend le commandement en 1937. En parfait accord, tous deux reprennent en détail leur conception sur l'emploi des chars en grandes unités, véritable combat qu'ils mènent jusqu'en mars 1939, date de la mise au cadre de réserve du général. Ils ne sont entendus qu'en 1940. Rappelé en août 1939, Delestraint déploie son énergie à pousser la production des chars B1 bis. Il obtient la sortie de 20 chars par mois. Le 16 janvier 1940, seulement, sont créées les deux premières divisions cuirassées. Après l'offensive allemande du 10 mai, Delestraint, d'abord à la tête de ce qui reste de la 2' division, commande le groupement des 2e et 4e divisions cuirassées, jusqu'à l'armistice. Au cours de cette campagne, il retrouve le colonel De Gaulle, bientôt promu général, commandant la 4' DCR (Division Cuirassée de Réserve). Ils connaissent des succès, tel à Abbeville, malheureusement incomplets du fait de l'incompréhension du haut commandement trop frileux pour accepter l'engagement simultané des deux divisions. Le général De Gaulle est appelé au gouvernement. Le groupement de chars entreprend une longue retraite, se battant cependant partout, notamment sur la Loire.
La demande de l'armistice, proclamée le 17 juin par le maréchal Pétain, n'arrête pas pour autant la progression allemande et la capture de nombreuses unités françaises à laquelle, cependant, échappe le groupement de chars. Charles Delestraint qui, à Valençay, entend à la TSF l'Appel de son ancien subordonné, y adhère totalement. Lorsque les restes des deux divisions de chars se regroupent au camp de Caylus (Tarn-et-Garonne), l'esprit de Résistance est déjà né chez Delestraint. Les paroles d'adieu qu'il adresse à ses soldats en sont la preuve, quand il leur demande « de se comporter en Français, et non pas avec une mentalité de chiens battus ou d'esclaves. Si nous savons vouloir, la France ressuscitera un jour du calvaire présent ».
Le 8 juillet, après avoir reçu la troisième étoile de général de division (il est le seul général à avoir connu alors une promotion), il est versé à nouveau au cadre de réserve et quitte l'armée. Ne voulant pas voir les Allemands occuper le Nord, son pays, il refuse d'y retourner et se retire à Bourg-en-Bresse avec sa famille dès l'été 1940. Convaincu de la victoire finale, il organise sa résistance avec l'aide du fidèle commandant Perrette. Il rameute « ceux des Chars », les réunit en des journées soi-disant de commémoration entre anciens combattants, en assemblées et repas au cours desquels, toutes portes fermées, il évoque De Gaulle, l'esprit de Résistance, la reprise de la lutte et la libération certaine de la France. Ces réunions se multiplient, à Lyon, à Bourg-en-Bresse, à Lons-le-Saunier, en d'autres villes, même à Vichy. Des officiers et des sous-officiers se déclarent prêts à le suivre.
La propagande qu'il a entreprise ne se limite pas aux militaires. Il parle aux civils à Bourg-en-Bresse, parfois avec imprudence, de la certitude qui l'anime, du général De Gaulle, de sa confiance en l'obstination de la Grande-Bretagne dans sa lutte, de la victoire finale. Il ne craint pas d'exprimer sa suspicion de la collusion de Vichy avec l'ennemi.
Voir complément de sa biographie dans l'ANNEXE n°4.
Henri FIOCCA
Né le 30 mai 1899, à Marseille (13), Henri FIOCCA, entrepreneur fortuné et bon vivant, avait établi, tout comme Nouveau, de nombreux liens commerciaux avec la Grande-Bretagne : ce qui en faisait un des rares anglophiles de la ville. Il mit à la disposition du réseau, sa fortune et son vaste appartement, puis un autre, qu’il acheta pour sa femme Nancy WAKE ; ces havres de bon temps, virent passer non seulement bon nombre d’officiers britanniques assignés à résidence au Fort Saint-Jean, mais également des fugitifs et évadés. Leur chalet dans les Alpes, fut également mis à contribution et Nancy, surnommée alors « l’Australienne de Marseille », et son mari, jouèrent parfois les rôles de messagers et convoyeurs.
Voir complément de sa biographie dans l'ANNEXE n°4.
Une plaque a été édifiée, en l'hommage d'Henri FIOCCA, dans le premier arrondissement de Marseille
Henri FRENAY est né le 19 novembre 1905. Saint-cyrien et diplômé de l’Ecole supérieure de la Guerre. En 1938, il s’inscrit à Strasbourg au centre d’études germaniques, pour mieux observer cette nouvelle Allemagne dirigée par les Nazis, que personne ne connaît vraiment. Arrivé en juillet 1940 à Marseille, ce qui marque le début réel de la résistance dans cette ville, il participe aux combats de 40, comme capitaine à 29 ans. Il est fait prisonnier le 25 juin, il s’évade cinq jours plus tard et rejoint la zone libre, qu’il va parcourir à la recherche de sympathisants militaires ou civils, qui refusent la défaite, les rassembler dans une organisation clandestine et leur donner des moyens d’action. Il va fonder ainsi le Mouvement de Libération Nationale (M.L.N), avec Maurice Chevance, Henry Aubry, Claude Bourdet et bien d’autres, et aussi l’amie avec laquelle, avant-guerre, il s’était lié d’amitié Berty Albrecht. Puis, il fait alliance avec le groupe « Liberté » de François de Menthon.
Voir complément de sa biographie dans l'ANNEXE n°4.
Sur le parvis de la basilique Saint-Victor, il existe une plaque commémorative, qui retrace l'épopée du Résistant Henri Frenay. Par ailleurs, une autre plaque est présente en son honneur, dans le 8ème arrondissement de Marseille, au Rond-point de Bonneveine.
Le journaliste Varian FRY
Partisan de la non-violence, Varian FRY arrive à Marseille le 14 août 1940, deux mois après la défaite de la France et un an et demi avant que les États-Unis n'entrent dans la guerre. Marseille est en zone libre et le sud de la France sert de refuge provisoire à de nombreuses personnes.
A 33 ans, il est missionné par l'Emergency Rescue Committee (ERC) (Comité de sauvetage d'urgence), créée deux mois plus tôt à New York par des intellectuels libéraux et des antifascistes allemands, tel qu'Einstein, qui officie à Marseille, sous le nom de Centre américain de secours (CAS), afin d'aider des intellectuels, artistes, écrivains et anti-nazis à fuir l'Europe.
Avec son comité de secours, Varian FRY a aidé quelque 1500 artistes et intellectuels à fuir vers les États-Unis dont André Breton, Claude Lévi-Strauss, Anna Seghers, Arthur Koestler, Marc Chagall, Marc Ernst.
Voir complément de sa biographie dans l'ANNEXE n°4.
Une plaque de rue au nom de Varian FRY existe dans le sixième arrondissement de Marseille, en son hommage.
Max JUVENAL
Né de l’union d’Angèle, Félicité Oustric et de Maximin Jean-Baptiste, le 22 novembre 1905 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), mort le 17 avril 1985 ; avocat ; militant socialiste des Bouches-du-Rhône ; chef de la Résistance pour la région R2, président du comité départemental de Libération ; conseiller d’arrondissement (1935-1940) puis conseiller général d’Aix-en-Provence (1945-1958) ; président du conseil général des Bouches-du-Rhône (1953-1955) ; député (1945-1946, 1956-1958).
Né dans une famille installée à Aix de longue date, Max Juvénal suivit de brillantes études au lycée Mignet, puis à la faculté de droit d’Aix-en-Provence. Licencié en droit, il s’inscrivit comme avocat au barreau d’Aix en Provence, tout comme son père, Maximin Jean-Baptiste, grande figure du barreau local qui lui aussi était avocat et juge suppléant. Il fut comme son père considéré, tant sur le plan professionnel que sur le plan politique (en effet, Max Juvénal entre très tôt en politique), comme un orateur exceptionnel.
Bâtonnier de l’Ordre au barreau d’Aix en Provence, à deux reprises (où il exercera jusqu’à sa mort), il sera premier vice-président national de la conférence des bâtonniers de France et membre de la conférence internationale des avocats.
Juvénal était par ailleurs très engagé et influent dans les milieux sportifs : joueur de rugby, il était titulaire de la médaille d’Or des sports avant-guerre.
Conseiller d’arrondissement SFIO dès 1934 (dans lequel il avait adhéré dès 1931) et vice-président de cette assemblée, il est mobilisé comme lieutenant en 1939, au 341ème régiment d’infanterie alpine. Volontaire, il participa à l’escadre qui conduisit un corps de volontaires à Flessingue, puis accomplit la retraite de Hollande et de Belgique. Replié en Angleterre le 5 juin, sur une barque de pêche avec ses sous-officiers, il revint en France deux jours plus tard et commanda une compagnie en Normandie. Légèrement blessé, il fut fait prisonnier en Normandie, mais s’évada le 7 août 1940, et rentra à Marseille.
Le conseil d’arrondissement ayant voté une motion de confiance au maréchal Pétain en son absence, Juvénal en démissionna, ainsi que de ses fonctions d’administrateur de la Cité universitaire et des HBM.
Il entre alors en résistance, par l’intermédiaire de Félix Gouin* en 1940 et travailla à reconstituer des sections socialistes, avec Victor Savine*. Avocat, pratiquement toute l’Occupation, il défendit au tribunal des communistes, des jeunes gens arrêtés, des marins mutinés, des juifs étrangers et créa en leur faveur un groupe d’entraide avec le pasteur Manent et d’autres.
Par ailleurs, en mai 1940, Max avait déjà réalisé un premier contact avec la résistance italienne, en franchissant les Alpes.
Par la suite, il deviendra chef local de l’Armée secrète, chef départemental de Combat, et enfin chef des MUR, Mouvements Unis de la Résistance.
Voir complément de sa biographie dans l'ANNEXE n°4.
Francis LEENHARDT
De gauche à droite : Gaston Deferre, Raymond Aubrac et Francis Leenhardt devant la préfecture de Marseille, vers le 24 août 1944
Francis Leenhardt, qui est issu d'une famille industrielle et commerçante protestante, réussit à obtenir une licence de lettres, puis une licence de droit. Admis à l’École militaire de Saint-Maixent, il en sort avec le grade de lieutenant.
Mobilisé comme lieutenant en 1939, au RICM, il fut contacté à l’automne 1940 par André Philip, dont il était déjà un proche, et intégra le mouvement Libération-Sud.
En effet, après l'armistice de 1940
Voir complément de sa biographie dans l'ANNEXE n°4.
Jules MOULET
Jules François André Moulet est né le 9 juillet 1899, à Marseille (Bouches-du-Rhône), dans une vieille famille marseillaise. Élevé à Marseille dans le quartier de Saint-Henri, où son père, ancien quartier-maître mécanicien, tenait un bureau de tabac, il fut scolarisé au pensionnat religieux Saint-Georges, puis acquit une formation technique à l’École de commerce et d’industrie de Marseille.
En 1939, Jules Moulet fut affecté, comme sergent-chef, à la base aérienne de Salon, puis en 1940 au bataillon de l’air 125 à Istres, et, enfin, affecté spécial à la Société de constructions d’embranchements à Marseille.
Selon le témoignage de sa fille, Jules Moulet « fut anéanti » par l’armistice et l’annonce de la Collaboration. Il s’engagea très tôt dans la Résistance et, sous le pseudonyme de Bernard, rejoignit Combat, au sein duquel il fut chef de secteur pour le service recrutement-organisation-propagande (ROP).
Voir complément de sa biographie dans l'ANNEXE n°4.
Une plaque a été édifiée, en l'hommage de Jules MOULET, dans le 6ème arrondissement de Marseille
Jean MOULIN
Qui vécut six mois à Marseille de la fin de l'année 1940 jusqu'au début de l'année 1941.
Figure phare de la Résistance lors de la Seconde Guerre Mondiale, Jean Moulin est le plus jeune préfet de France en 1937. Il s’opposa à l’occupant allemand dès 1940 et créa, sous l’égide du Général de Gaulle, le Conseil National de la Résistance. Torturé par la Gestapo, il meurt le 8 juillet 1943 dans le train qui le conduit en Allemagne.
Il est nommé préfet de l’Aveyron, à Rodez, en janvier 1937, puis muté en Eure-et-Loir, à Chartres, quelques mois avant la déclaration de la guerre. En septembre 1939, il s’engage comme sergent-mitrailleur dans l’armée de l’air, mais doit regagner sa préfecture sur l’ordre du ministre de l’Intérieur.
Dans l’exode général qui suit la percée du front en juin 1940, il reste seul à son poste, et, le 17 juin, en grande tenue, accompagné d’un représentant de l’évêque revêtu de ses habits sacerdotaux et d’un conseiller municipal ceint de l’écharpe de maire, il attend les troupes ennemies dans la cour de la préfecture. Alors qu’il s’apprête à défendre les droits de la population, les Allemands veulent l’obliger à signer un protocole qui accuse les troupes françaises en retraite d’avoir massacré des civils. Il refuse. Ils le traînent alors devant les cadavres déchiquetés des prétendues victimes et le torturent jusqu’à l’épuisement de ses forces mais n’en viennent pas à bout.
Aucune autre voix que la sienne ne peut dire aujourd’hui son supplice, faire après lui l’atroce récit du martyre qu’il a vécu : « C’est une effroyable mise en scène. Il ne faut pas être grand clerc pour voir que ces malheureux, dont le corps est criblé d’éclats, sont simplement des victimes du bombardement. Hélas, j’ai trop parlé, trop bien découvert leur jeu macabre. Alors, avec des regards chargés de tout ce qu’un être humain peut contenir de haine, ils se jettent sur moi, et, à plusieurs reprises, leurs poings s’abattent sur ma tête, sur mes épaules, sur ma poitrine. […] Dans l’obscurité du réduit, avec cette odeur fade de cadavre qui me prend aux narines, j’ai comme un frisson de fièvre. Alors, je sens que je ne pourrai pas résister ».
Ramené à Chartres, il est enfermé dans la conciergerie de l’hôpital, averti qu’il serait conduit, à nouveau, le lendemain, sur le lieu de son supplice. Et, pour ne pas céder, pour sauver son honneur et l’honneur de l’armée française, il se coupe la gorge avec un débris de verre. Retrouvé le lendemain au milieu d’une mare de sang et transporté à la préfecture, il échappe à la mort par miracle.
Le 2 novembre 1940, le gouvernement de l’État français le relève de ses fonctions. Il se réfugie en zone sud et, sous l’identité de Joseph Mercier, professeur de droit dans une université américaine, il prend contact avec les premiers mouvements de Résistance qui se forment dans le Sud-Est, puis il s’échappe de France en août 1941, rejoint Londres par l’Espagne et le Portugal, et prend immédiatement contact avec le Général de Gaulle.
Ses qualités, son énergie et sa farouche résolution l’imposent entre tous les volontaires de la France libre pour les missions les plus importantes et les plus périlleuses.
Voir complément de sa biographie dans l'ANNEXE n°4.
Pierre MOUREN
Jacques PILLE et Pierre MOUREN,
Sur la Canebière, en mars 1943
Membre de la France Combattante et de « Combat »
Médaillé de la Résistance, Chevalier de la Légion d’honneur
Croix de guerre avec palme
« Mort pour la France »
Né le 15 février 1926, à Marseille et fils de Gaston MOUREN, président de la Compagnie des Quatre Vents, écrivain fondateur en 1913 avec Marcel PAGNOL et Jean BALLARD de « Fortunio » (revue littéraire, artistique et théâtrale, qui en 1925, deviendra « Les Cahiers du Sud »), il deviendra par la suite un héros de la résistance.
Pierre MOUREN est un résistant marseillais. Il faisait partie du réseau Combat de la Zone Sud, ce mouvement crée en Août 1940, à Lyon, par deux héros de la résistance, Henri Frenay et Bertie Albrecht dont on ne connaîtra pas exactement les causes de son décès comme Pierre Mouren.
Voir complément de sa biographie dans l'ANNEXE n°4.
Une plaque a été édifiée, en l'hommage de Pierre MOUREN, dans le 7ème arrondissement de Marseille.
Louis NOUVEAU
Homme d’affaires anglophile et notable marseillais, Louis NOUVEAU, s’impliqua lui aussi dans le réseau PAT. Il commença par recevoir chez lui des officiers britanniques en décembre 1940, organisant en quelque sorte un salon hebdomadaire. Rapidement, il leur prêta de l’argent et se chargea de trouver d’autres soutiens financiers. A partir de mai 1941, son grand appartement du 28A quai de Rive-Neuve devint un refuge pour les aviateurs de plus en plus nombreux à avoir été abattus, qui allaient y attendre d’être réacheminés en Angleterre. Son fils de 19 ans, Jean-Louis, venait lui-même d’emprunter cette filière, pour rejoindre les rangs de la France Libre (au sein de laquelle il combattit avec courage et fut nommé « Compagnon de la Libération »). Un soir de septembre 1941, Nouveau hébergea chez lui jusqu’à 16 aviateurs, la plupart britanniques.
Tout au long de cette période, il nota le nom de ses visiteurs clandestins, le long de la marge intérieure d’un volume des œuvres complètes de Voltaire; 156 noms y apparaissent dont ceux de Virginia Hall (par la suite membre du SOE et du OSS), Airey Neave (évadé de Colditz et qui deviendra plus tard, membre du Parlement et Shadow Secretary pour l’Irlande du Nord), André Simon (fils d’un des bienfaiteurs de l’Alliance Française de Londres et futur agent F) ou encore le fils du célèbre Général d’Astier de la Vigerie. Quant à Nouveau, il effectua près de 50 voyages dans les deux zones pour le compte du réseau PAT.
Rodocanachi et Nouveau faisaient partie du cercle restreint mais combien précieux de résistants locaux qui aidaient les comités de secours et les filières d’évasion. Ainsi, le réseau PAT LINE, premier et surtout plus efficace réseau d’évasion mis en place sur le territoire, établit son quartier général dans l’appartement du Dr Rodocanachi (ce que même Nouveau ignorait). Monté par le capitaine IAN GARROW, ce réseau tient son nom d’Albert-Marie Guérisse, médecin belge mais se faisant passer pour un canadien francophone, embauché par le SOE sous le nom de guerre de PAT O’LEARY, qui le dirigea pendant deux ans. En collaboration avec le MI6, MI9 et le SOE à Londres, le réseau permit de faire sortir clandestinement du pays des centaines de militaires et d’agents alliés (des « colis ») et d’organiser leur convoyage jusqu’en Angleterre, via les calanques de Cassis en bateau ou les Pyrénées, pour rejoindre Gibraltar.
Le médecin Georges RODOCANACHI
Au début de la Seconde Guerre mondiale, c’est-à-dire en 1939, Georges est alors âgé de 64 ans. Considéré comme trop vieux pour combattre contre l’ennemi et après l'armistice signé par le Maréchal Pétain, Rodocanachi, homme engagé et n’acceptant pas le régime de Vichy et l’Allemagne Nazie, décide alors sans hésitation d’entrer en contact avec la Mission des marins britanniques de Marseille en 1940, et s'occupe d'exfiltrer les soldats britanniques n'ayant pu être évacués de Dunkerque.
Lors de la fermeture de la mission par la Milice, il fit la rencontre d'Elizabeth Haydon-Client avec qui, il s'efforce de cacher des évadés et des réfugiés juifs. Lorsque Ian Garrow fonde le réseau d'évasion Pat line (ligne Pat O’Leary), la maison marseillaise de Rodocanachi devient l'un des principaux lieux sûrs du réseau. Garrow lui-même y séjournera jusqu'à sa capture par la Gestapo en 1941.
Le Dr George Rodocanachi et son épouse Fanny, tous deux, ont été parmi les fondateurs du Pat Line : l'une des organisations d'évasion les plus prospères d'Europe.
Par ailleurs, le fait que la ville de Marseille (ville du Sud de la France) a toujours été très indépendante, puisqu’elle est connectée aux quatre coins du monde grâce à son grand port, a favorisé la mission de Rodocanachi.
Elle a également joué un rôle très important puisqu’elle est devenue une échappatoire pendant cette période, pour les personnes qui voulaient quitter le territoire.
Enfin, le réseau Pat O'Leary fut un des réseaux de résistance, pendant la Seconde Guerre mondiale, les plus connus. En effet, il a été le plus grand réseau d'évasion qui a été actif en France et surtout à Marseille. Il devint le réseau Françoise, après l'arrestation en mars 1943 de son chef Pat O'Leary, pseudonyme du médecin militaire belge Albert Guérisse.
Voir complément de sa biographie dans l'ANNEXE n°4.
Il existe une plaque de rue en son honneur, dans le 8ème arrondissement de Marseille, juste à côté où se situait le siège de la Gestapo. Nous nous sommes ainsi déplacées sur ces lieux et avons pris des photos.
Petites parenthèses : La grand-mère maternelle de l'une de nous, étant fleuriste chez DYENS, à la rue Montgrand, elle venait livrer des fleurs à la Gestapo. N'étant plus de ce monde aujourd'hui, la mère de l'une de nous ainsi que le grand-père maternel, âgé aujourd'hui de 92 ans, ont pu nous raconter, d'après ce qu'elle leur a dit, qu'étant âgée tout juste de 15 ans, elle entrait dans ce bâtiment. On la faisait alors avancer avec le fusil dans son dos. Elle entendait également hurler de douleur dans certaines pièces, et ne désirait qu'une seule chose une fois entrée, sortir au plus vite de ce bâtiment de l'horreur.
En ANNEXE n°7, vous avez la possibilité de visionner la vidéo lorsqu’on est allées voir l’ancien siège de la Gestapo de Marseille, situé au 425 rue Paradis.
Le général SCHMITT
Marseille le 15 septembre 1944, devant la Préfecture
Raymond AUBRAC – le Général de GAULLE – le Général Gaston SCHMITT, Commandant de la Subdivision Militaire de Marseille
Issue d'une famille Alsacienne qui avait émigré en 1871, le général SCHMITT est né à Chaumont où son père était professeur. Rentré en octobre 1900 à l'Ecole de Saint-Cyr, il en sort en 1902 et choisit de servir dans l'infanterie coloniale.
Le nom de sa promotion « Tchad » caractérise l'enthousiasme qui entraînait au début du siècle, les jeunes saint-cyriens vers les grandes entreprises de la France en Afrique et en Asie.
En 1904, le lieutenant SCHMITT fait campagne au Tonkin. Il effectue ensuite deux séjours consécutifs en Mauritanie.
Il crée et commande l'un des premiers pelotons de méharistes coloniaux.
Il contribue à la pacification de l'Adrar et en particulier à l'interruption de la traite des noirs du Sénégal vers le Nord.
Simultanément, il établit la carte des régions comprises entre Atar et Bir-moghrein (fort Trinquet).
Déjà trois fois cité, il l'est à nouveau après le combat d'Aguelt El-Racha (18 mars 1908) au cours duquel, il est blessé par balle. Cette action d'éclat lui vaut la Légion d'Honneur à titre exceptionnel. Ses travaux géographiques seront récompensés un peu plus tard (1913) par la Médaille d'Or de la Société de Géographie.
De 1913 à 1916, il fait campagne au Maroc. Rentré en France en avril 1916, il est affecté au 53e R.I.C (division Marchand) dont il commandera le 2e bataillon. Avec sa division il prend part aux combats de Verdun, du Chemin des Dames et de la 2e bataille de la Marne.
À nouveau blessé, gazé, titulaire de trois nouvelles citations, il est nommé en 1920, officier de la Légion d'Honneur.
Entre les deux guerres, il effectue de nombreux séjours en Afrique Noire et en Indochine.
Nommé général de brigade en décembre 1937, commandeur de la Légion d'Honneur en 1938, il est au moment de la déclaration de guerre à la tête de la 3e brigade des troupes de l'A.O.F.
Partisan de la poursuite du combat à partir de l'A.F.N. et des colonies, il est renvoyé en France.
Après l'armistice et versé brutalement au cadre de réserve, il se fixe à Marseille.
Il pouvait alors à 60 ans et après 40 années de services estimer avoir terminé sa tâche. Il n'en est rien.
Voir complément de sa biographie dans l'ANNEXE n°4.