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De Gaulle en 1940, un illustre inconnu

 

De gaulle

 

Malgré une brillante carrière militaire et une très courte expérience ministérielle, le général de cinquante ans que l’on découvre sur ce portrait en juin 1940 est un illustre inconnu pour la plupart des français.

Né en novembre 1890, Charles De Gaulle intègre l’École militaire de Saint-Cyr en 1908. Il est mobilisé comme officier (lieutenant, puis capitaine en 1915) dans l’infanterie lors du premier conflit mondial, plusieurs fois blessé et fait prisonnier. Protégé par le maréchal Pétain sous les ordres duquel il a servi, il rejoint le Secrétariat Général de la Défense nationale en 1931. Il développe dans le même temps ses propres théories militaires, notamment dans son ouvrage Vers l’armée de métier où il promeut l’idée d'une armée professionnelle et modernisée qui développerait significativement le nombre de ses unités blindées. Le 11 mai 1940, le colonel De Gaulle prend la tête de la 4ème DCR (Division Cuirassée). Nommé général de brigade à titre temporaire le 25 mai, il occupe ensuite le poste éphémère de sous-Secrétaire d’État à la Guerre et à la Défense nationale (10-16 juin 1940) dans le gouvernement Reynaud. Après la démission de ce dernier le 17 juin, il quitte la France pour Londres d’où il lance son appel le 18.

 

Incarner la France Libre

 

Le 18 et le 22 juin 1940, De Gaulle lance un appel sur les ondes de la BBC. Depuis Londres, il exhorte ses compatriotes à résister à l’Allemagne et les invite à le rejoindre dans sa lutte. Exécuté dans les jours qui ont suivi ces deux messages radiodiffusés, ce Portrait de Charles De Gaulle à Londres vise donc d’abord à mettre un visage sur cette nouvelle voix. Il s’agit en effet d’incarner la France Libre que le général entend organiser, représenter et diriger depuis l’étranger.

Si ces deux appels restent relativement confidentiels au moment où ils sont prononcés, ils sont relayés par une partie de la presse française avant d’être repris par les médias internationaux, acquérant progressivement un grand écho auprès des populations. Alors que De Gaulle gagne en notoriété au cours de l’année 1940, ce portrait suit la même trajectoire, jusqu’à devenir l’une des images les plus célèbres et les plus « officielles » du général.

Il convient bien entendu de distinguer la portée immédiatement contemporaine d’une telle image et sa postérité plus tardive, liée à l’utilisation qui en est faite a posteriori dans le récit quasi légendaire de ce moment fondateur. Il reste néanmoins que ce portrait est l’une des premières représentations largement diffusées de ce dernier, l’une de celles par lesquelles les français le découvrent avant de l’identifier. Elle joue donc un rôle certain dans l’émergence puis la reconnaissance politique, diplomatique et « médiatique » de cette nouvelle figure.

Portrait de Charles De Gaulle à Londres entend d’abord asseoir la légitimité de son modèle. Ainsi, De Gaulle pose en uniforme et aucun des attributs propres à sa position dans la hiérarchie militaire n’est omis : il s’agit bien d’un général, d’un chef de guerre qui sait de quoi il parle quand il appelle au combat pour la France et prétend incarner un nouveau leadership. De même, l’aspect assez classique du portrait confèrerait une certaine stature au personnage et élèverait sa démarche au rang de moment historique.

Le regard profond est ici plus surprenant et original, assez moderne même, qui mêle la conviction, une hauteur un peu maladroite et la flamme discrète d’une austère passion. Fixant chaque spectateur potentiel, il semble le sonder et – dans une sorte de version iconique de son appel par les mots - chercher à l’entraîner derrière lui en éveillant un ressort patriotique intime.

 

 

10 mai 1940 : Churchill, Premier ministre contre Hitler

 

 

Churchill

 

Le soir du 10 mai 1940, le roi George VI invite Winston Churchill (65 ans) à former le gouvernement britannique. Quelques heures plus tôt, Hitler a rompu le front de l'Ouest et lancé ses armées sur les Pays-Bas, la Belgique et la France...

 

La voix qui crie dans le désert

 

Winston Churchill avait été écarté du pouvoir 11 ans plus tôt, à 55 ans.

S'était amorcée une traversée du désert qui avait duré dix ans, « the devil's decade » (la décennie du démon), mais durant laquelle il avait très vite pris conscience du danger que représentait le nazisme.

Le tournant se situe en 1937. Churchill ne ménage plus ses critiques contre le nouveau Premier ministre qui prône l’« appeasement » (apaisement) à tout prix avec le Führer allemand.

Le 5 octobre 1938, après les indignes accords de Munich, il tient aux Communes un grand discours: « Nous avons subi une défaite, sans guerre, dont les conséquences nous accompagneront loin sur notre route... »

Lorsque la guerre est déclarée, le 3 septembre 1939, Winston Churchill revient au gouvernement comme Premier lord de l'Amirauté.

Pendant plusieurs mois, les troupes franco-britanniques se tiennent l'arme au pied sur la frontière occidentale de l'Allemagne. C'est la « drôle de guerre ».

Le matin du 10 mai 1940, Hitler met fin à la « drôle de guerre » et lance ses armées contre les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la France. Le soir même, à 18h30, Winston est appelé par le roi George VI à former un nouveau gouvernement.

 

Le recours

 

Chacun s'attend à une invasion de la Grande-Bretagne. Mais le « vieux Lion » va changer le cours de l'Histoire. Son atout face à un establishment sceptique et prêt à tous les compromis, est sa conviction d'être le seul homme à même de sauver l'Angleterre ! Le peuple va immédiatement se reconnaître en lui.

Le 13 mai 1940, il lance : « Je n'ai à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur ! ... » À Dunkerque, grâce à un arrêt momentané des troupes allemandes, 200 000 Britanniques et 130 000 Français sont évacués vers la Grande-Bretagne.

Le 22 juin 1940 se produit l'inéluctable : la France se retire de la guerre et signe l'armistice avec l'Allemagne. Pendant un an jour pour jour, jusqu'au 22 juin 1941 (invasion de l'URSS par l'Allemagne), l'Angleterre va lutter seule contre l'Europe de Hitler, avec toutefois le soutien fidèle de ses dominions notamment le Canada. C'est « the lonely year » (l'année solitaire).

 

Chef de guerre

 

L'aviation allemande, inaugure le 30 juillet 1940 une grande bataille aérienne en vue d'abattre la résistance anglaise. L'offensive tourne court grâce à l'extraordinaire réactivité des pilotes britanniques.

Les Allemands ont plus de pertes que les Anglais et très vite doivent renoncer à détruire l'aviation britannique. Le 20 août, aux Communes, Churchill prononce une belle formule (soigneusement peaufinée pendant plusieurs jours comme tous ses discours) : « Never in the field of human conflict was so much owed by so many to so few » (« Jamais dans l'histoire des guerre un si grand nombre d'hommes ont dû autant à un si petit nombre »).

Le 21 octobre 1940, sur les ondes de la BBC, Winston Churchill, premier ministre britannique, exhorte les Français à la résistance et les assure de l'amitié britannique.

 

En ANNEXE n°7, vous avez la possibilité de visionner le discours qu’il a tenu ce jour-là.

 

Le 22 juin 1941, l'attaque de l'URSS par l'Allemagne apporte une bouffée d'espoir à Churchill. L'Angleterre n'est plus seule ! Six mois plus tard survient l'attaque de Pearl Harbor par les Japonais. C'est au tour des États-Unis d'entrer en guerre. La défaite du nazisme devient dès lors inéluctable...

Le jour de la victoire en Europe (« VE Day »), le 8 mai 1945, consacre le triomphe de Churchill... et du peuple britannique qui a résisté seul un an durant à Hitler. 365 000 Britanniques dont 100 000 civils ont donné leur vie pour ce jour.

 

Le 18 juin de F. D. Roosevelt, chef de la Première puissance mondiale

 

Roosevelt

Le regard porté traditionnellement sur l’attitude des États-Unis au début de la guerre, est centré sur une non-participation de la puissance à des affaires européennes, par la loi de neutralité du 4 novembre 1939. Ils maintiennent la fourniture de biens industriels et la loi cash and carry. L’embargo sur les armes est levé, si les belligérants paient comptant ou à trois mois, et s’ils prennent livraison des armes et les transportent eux-mêmes. Cette mesure favorise les démocraties occidentales. Cependant le 18 juin 1940, les États-Unis, ou plus précisément l’entourage du président Roosevelt, interprètent les nouvelles qui arrivent d’Europe. Elles sont inquiétantes dans la mesure où la sécurité nationale, dépend du maintien de la puissance maritime des Britanniques, qui contrôlent l’océan Atlantique et permettent aux États-Unis, de consacrer leurs forces navales à la défense de l’océan Pacifique, où la menace est aussi présente. Bien sûr, à cette date, l’envoi de soldats US n’est ni prévue, ni envisageable, cependant la neutralité semble bien éloignée. Or, les discours politiques faisant de la conscription une nécessité, se multiplient. Ces positions affirmées par des hommes politiques américains, ne peuvent être défendues publiquement par le président. La campagne présidentielle est engagée : les élections se déroulent en novembre 1940. La convention républicaine de Philadelphie, doit quant à elle s’ouvrir quelques jours plus tard.

Dans la journée du 18 juin, les chambres réunies ont abordé les questions européennes. Les représentants rappellent la doctrine Monroe de 1823, en l’aménageant : les États-Unis n’accepteront pas que les nazis ou les fascistes italiens mettent la main sur les territoires français des Antilles ou de l’Atlantique Nord. Cependant, les chambres vivent des débats animés sur le rôle que les États-Unis doivent jouer. Opposés à l’aide aux démocraties européennes, de nombreux élus, plutôt républicains, préconisent l’isolationnisme et la demande du remboursement des dettes de guerre de 1914-1918. Parallèlement, l’administration doit lutter contre les représentants officiels du IIIe Reich, qui développent de leur côté une propagande pour informer le public américain.

Le 18 juin du président Roosevelt, nous est connu par la rubrique « la journée à Washington », qui permet au New York Times de publier un résumé des événements de la veille. Pour la date du 18 juin, il ne retient que les entretiens du président avec le ministre de l’Agriculture, M. Wallace, puis avec le président de l’entreprise General Motors, ainsi qu’une réflexion sur un projet de loi qui instituerait le service militaire obligatoire pour les jeunes Américains. Ce dernier projet n’est pas anodin. À l’heure où les menaces se multiplient, le président prévient l’ensemble de l’opinion publique américaine, partagée sur le sujet des nécessités ressenties par le pouvoir exécutif. Sans précisions sur le contenu réel du projet à soumettre, Roosevelt occupe un espace médiatique qu’il n’entend pas laisser libre pour les républicains. Le soutien de l’opinion publique, les difficultés du Great Old Party, sont des atouts dans la main de Roosevelt, qui entend en juin 1940, montrer que les États-Unis se comportent en futur acteur de la guerre. Si les moyens matériels sont encore limités, Stimson, le futur secrétaire d’État à la défense, peut dire en ce 18 juin : « Nous vaincrons l’Allemagne ». Les temps de l’isolationnisme et de la neutralité sont sans doute déjà passés. Ces formules font écho au contenu de l’appel du Général De Gaulle : la France « peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des États-Unis ».

 

Staline

 

Staline

 

Avant le début de la Seconde Guerre mondiale en Europe, l'URSS remporte deux batailles de frontières contre le Japon : la bataille du lac Khassan en 1938, puis la bataille de Khalkhin Gol en Mongolie en 1939. Le , les troupes de Staline entrent en Pologne — jusqu'à sa frontière orientale actuelle — et prennent à revers l'armée de ce pays qui se défend face à l’invasion nazie sur sa frontière occidentale, en cours depuis deux semaines. Le 30 novembre, l'armée soviétique attaque la Finlande et, après des échecs spectaculaires et inquiétants, parvient à la faire plier en mars 1940, sous le nombre des assaillants.

Le , Staline fait contresigner, par le Politburo, son ordre d'exécuter sommairement plus de 20 000 officiers et notables polonais capturés, qui seront en particulier enterrés près de Katy?.

En , Staline annexe les États baltes, puis en août la Bessarabie roumaine, érigée en République socialiste soviétique de Moldavie. La terreur et la soviétisation accélérée s'abattent aussitôt sur ces territoires. Elles se traduisent par la déportation de plusieurs centaines de milliers d'habitants et le meurtre d'une partie des élites locales.

Staline respecte scrupuleusement les conditions du pacte germano-soviétique. Jusqu'à la nuit du 21 au , il livre ponctuellement et à crédit les céréales et des matières premières dont le Reich a besoin. Il livre aussi à la Gestapo plusieurs dizaines de communistes allemands réfugiés à Moscou.

Le pacte prend fin le avec l'invasion de l'URSS par la Wehrmacht.

Le 1er juillet 1941, le Général De Gaulle demande à l’ambassadeur Yvan Maïski, l’établissement de relations diplomatiques entre la « France libre » et l’URSS. La réponse positive arrive le 26 septembre 1941, le Général De Gaulle est reconnu comme le « dirigeant de tous les Français libres » et le gouvernement soviétique se déclare « prêt à apporter un appui varié aux « Français libres ».

Les communistes français se méfient pourtant, de ce général, entouré des résistants de la première heure qui sont en majorité, des monarchistes, anciens membres de l’Action Française (mouvement monarchiste français). Le général De Gaulle investit énormément dans sa relation avec l’Union Soviétique. Au lendemain de la victoire des troupes soviétiques devant Moscou, à la fin de l’année 1941, il s’enthousiasme à la radio londonienne : « Il n’est pas de bon Français qui n’acclame la victoire de la Russie… La France qui souffre est avec la Russie qui souffre. La France qui combat est avec la Russie qui combat. La France, sombrée dans le désespoir, est avec la Russie qui sut remonter des ténèbres de l’abîme jusqu’au soleil de la grandeur. »

 

Petites parenthèses : Dernièrement, un article disait que Vladimir Poutine, exprimait une volonté de montrer au monde entier, en ces 75 ans d'anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale, que ce sont bien les Russes et non les Occidentaux, qui ont provoqué la chute du 3ème Reich. Parmi ces affirmations, il y a aussi un morceau de crâne d'Hitler ainsi que des prothèses de sa mâchoire qu'ils possèdent à Moscou : preuves de ce qu'ils avancent selon eux.

 

Voici le lien de l'article :

 

https://www.lci.fr/international/video-enquete-dans-l-antre-du-fsb-les-restes-d-hitler-pourquoi-poutine-fait-il-parler-les-fantomes-du-passe-2157250.html

 

 

 

 

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