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Des exemples de femmes résistantes

 

SOMMAIRE :

 

1. Berty WILD, mariée ALBRECHT

2. Lucie AUBRAC

3. Laure DIEBOLD

4. Marie-Madeleine FOURCADE

5. Simone MICHEL-LÉVY

6. Simone WEIL

 

 

Biographie de Berty WILD, mariée ALBRECHT

 

Berty albrecht

 

Berty Wild, véritable héroïne de la résistance a fait partie des Compagnons de la Libération. Sur les 38 millions d’habitants environ, en France, en 1940, seulement une centaine étaient des résistants : ce qui est peu. Née en 1893, à Marseille, dans un milieu aisé, elle devient une femme de conviction mais aussi de terrain. L’obtention de son diplôme d’infirmière en 1912, va lui servir lors de la Première Guerre Mondiale dans un premier temps, puisqu’elle va mettre ses compétences au service des soldats blessés : action louable qui n’est que le début de sa longue carrière.

En 1918, elle se marie avec Frédéric Albrecht et part vivre avec lui entre la Hollande et l’Angleterre. Elle prend alors le nom de Berty Albrecht sous lequel elle sera le plus connu.

En 1931, elle décide de rentrer sur Paris, elle s’engage alors dans la Ligue des Droits de l’Homme.

En 1933, elle fonde la revue Le Problème Sexuel qui s’attaque aux problématiques féministes centrales comme le droit à la contraception et l’avortement. Son engagement ne fait alors que commencer. En effet, c’est dans une Europe des années 30, où le fascisme commence à croître, qu’elle commence à le combattre en s’occupant d’abord de ces victimes. Elle aide ainsi à accueillir en France, des réfugiés du fascisme, juifs, opposants politiques aux nazis, ou encore des républicains espagnols chassés par le régime de Franco, sans pour autant cesser sa vie professionnelle.

Depuis son retour en France, Berty travaille dans des usines où elle parvient à occuper le poste estimé de surintendante, que l’on peut comprendre par assistance sociale aujourd’hui.

Lorsque la Seconde Guerre Mondiale éclate, Berty estime qu’elle peut aller encore plus loin dans son engagement, puisqu’elle est déjà expérimentée dans l’aide aux réfugiés en fuite. Elle met alors ses compétences au service des prisonniers évadés, elle les aide ainsi à gagner la Zone Libre via la ligne de démarcation. Son militantisme n’est plus seulement intense, mais il est aussi dangereux. Berty Albrecht risque désormais sa vie pour les autres, et sa vie, elle va la dédoubler.

Officiellement, Berty travaille pour le Ministère de la Production Industrielle et du Travail de Vichy et depuis 1941, elle est installée à Lyon, où elle est chargée de régler la question du chômage féminin. Elle fait ainsi ouvrir des ateliers de couture, où les chômeuses peuvent travailler pour gagner leur vie, dans cette période particulièrement difficile.

Mais ce que Vichy ignore, c’est qu’en réalité, Berty Albrecht est une résistante particulièrement active, membre du mouvement de Libération Nationale d’Henri Frenay.

Elle use de ses talents et de son réseau pour faire rentrer recrue, et fond dans le mouvement. Quant à ses compétences de fondatrice de la revue féministe Le Problème Sexuel, elle s’en sert pour aider à l’impression et à la diffusion de tracts et de revues de propagande pour la résistance. Elle se retrouve alors à tous les fronts à la fois, et veut en faire toujours plus et va y arriver.

Peu à peu, non seulement elle va utiliser ses réseaux pour mettre en contact des résistants en zone occupée avec ceux en zone libre, mais elle va aussi y mettre en place, un véritable service social pour les résistants. Si l’un d’entre eux vient à tomber ou à être emprisonné, le réseau de Berty vient en aide à sa famille. Une initiative inestimable.

Mais c’est seulement parce qu’elle est si active que, Berty Albrecht fini par attirer l’attention des autorités sur elle. Elle est arrêtée une première fois en janvier 1942, mais parvient à être relâchée avant d’être de nouveau arrêtée quelques mois plus tard. De là, elle doit désormais lutter pour sa propre liberté.

De grève de la faim en simulation de folie, elle parvient à être incarcérée dans un lieu moins défendu, permettant à un commando de résistants de venir la faire évader.

On lui propose alors de la mettre en sécurité en Angleterre, elle refuse évidemment, avant de retourner et d'aider la résistance jusqu’au 28 mai 1943, où la Gestapo parvient à lui tendre un piège et à l’arrêter une dernière fois, car après avoir été torturée, elle décide de s’échapper définitivement, en se donnant la mort.

Trois jours après avoir été arrêtée, elle est transférée à la prison de Fresnes, où elle se pend dans sa cellule, la nuit même de son arrivée, malgré la surveillance de ses joliets.

Son corps ne sera retrouvé que deux ans plus tard, dans le jardin de la prison, où les Allemands l’ont enterré.

Nommée Compagnon de la Libération, elle repose désormais au Mont Valérien, à l’Ouest de Paris.

 

Par ailleurs, un petit square au pied de l’Abbaye Saint-Victor et qui bénéficie d’une superbe vue sur le Vieux-Port, porte le nom de Bertie Albrecht, cette résistante française née le 15 février 1893 à Marseille et ayant vécu dans la Rose du Ciel, une demeure jouxtant le parc. Décédée à la prison de Fresnes le 31 mai 1943 par pendaison, comme évoqué ci-dessus, elle est l’une des six femmes Compagnons de la Libération et l’une des deux femmes inhumées dans la crypte du Mémorial de la France combattante au mont Valérien. Le jardin a la particularité d’abriter depuis 2011, 150 pieds de vignes plantés par la Mairie. A l’époque où des moines étaient encore installés sur le secteur, ils avaient cultivé la colline, notamment avec de la vigne. Des siècles plus tard, la moitié environ du square Saint-Victor (250 m²) a donc été aménagée, pour que cette culture revive dans Marseille.

 

Photo square 1

 

Photo square 2

 

Mais l’histoire de Berty Albrecht n’est l’une que des nombreuses histoires des femmes de la Résistance.

Vous connaissez sans doute sûrement d’autres noms de résistants comme par exemple celui de Lucie Aubrac mais peut-être moins d’autres comme celui de Laure Diebold.

 

Biographie de Lucie AUBRAC

 

Lucie aubrac photo

 

Lucie AUBRAC est une femme courageuse qui a lutté toute sa vie contre les injustices. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle devient résistante. Elle se bat avec passion pour que la France occupée par les Allemands retrouve la Liberté.

 

Mais qu’est-ce qu’elle a fait pour devenir si célèbre ?

 

Né le 29 juin 1912, à Paris, dans une famille modeste, Lucie Bernard de son vrai nom, est une bonne élève. Après le certificat d’étude, elle passe le concours de l’école des instituteurs, puis le bac et entre à l’université pour devenir professeure d’histoire.

Déjà d'un caractère bien trempé, elle refuse l'uniforme de l'internat et décide de s'installer à Paris où elle vit de petits boulots.

Très vite elle prend conscience de la montée des fascismes en Europe et rapidement elle adhère aux Jeunesses communistes. En 1936, elle se rend à Berlin à l'occasion des Jeux olympiques et découvre la réalité du nazisme.

Tout en militant activement, elle entreprend alors des études d'histoire et, en 1938, elle est reçue à l'agrégation d'histoire géographie.

Quand la guerre éclate, entre la France et l’Allemagne, en 1939, elle est en poste à Strasbourg, où elle fait la rencontre de Raymond Samuel, ingénieur des Ponts et Chaussées, mobilisé comme officier du génie. Ils se marient le 14 décembre 1939.

Fin juin 1940, Raymond est fait prisonnier par l'armée allemande. Alors qu'il est détenu à Sarrebourg, Lucie parvient à le faire évader, fin août 1940, profitant de la confusion générale.

À l'automne 1940, l'université de Strasbourg est repliée à Clermont-Ferrand où Lucie doit se présenter pour avoir une affectation. Dans cette ville, elle forme avec Jean Cavaillès, Emmanuel d'Astier de la Vigerie et Georges Zérapha un premier noyau de Résistance, la « dernière colonne » préfiguration du mouvement Libération-Sud.

 

Voir complément de sa biographie dans l'ANNEXE n°6.

 

Biographie de Laure DIEBOLD

 

Laure diebold

 

Laure Diebold, parfois orthographié Laure Diebolt, de son nom de naissance Laure Mutschler, née le 10 janvier 1915, à Erstein (Bas-Rhin), et morte le 17 octobre 1965 à Lyon, est une résistante française. Secrétaire de Jean Moulin, elle fut faite Compagnon de la Libération alors qu'elle était portée disparue en Allemagne.

Cette secrétaire originaire d’Alsace, qui maîtrise aussi bien le français que l’allemand, est un atout pour la Résistance. Et si elle travaille dans un premier temps pour des réseaux d’évasion et pour faire transiter des messages codés jusqu’à Londres, elle devient rapidement l’une des ombres d’un personnage majeur : Jean Moulin.

Ce dernier en tant que représentant du Général De Gaule en France, a besoin d’un secrétariat aussi efficace que brillant.

Laure va s’illustrer sous le nom de code de « Mado », et travailler jour et nuit pour la Résistance.

Son rôle en fait, un pivot majeur de la Résistance, puisque toutes les informations passent par elle.

Aussi, lorsque les Allemands parviennent à l’arrêter en septembre 1943, tout semble perdu.

Et pourtant, avec un aplomb bluffant, elle parvient à faire croire qu’elle ne connaissait rien des courriers qu’elle envoyait… et elle échappe à la torture.

Non seulement elle fait bien son job, mais en plus, elle a des talents d’actrice !

Malheureusement, si elle évite les sévices physiques, elle n’échappe pas à la déportation. Et oui, parce que la déportation, ce n’est pas une condamnation réservée aux Juifs.

Elle touche également les Tziganes, les homosexuels, les opposants politiques bien évidemment…et les Résistants.

Envoyée dans les camps, elle connaîtra entre autres, l’horreur de Ravensbrück, camp de concentration réservé aux femmes, où les prisonnières sont condamnées aux travaux forcés et sont arbitrairement battues ou exécutées par les SS.

Dans ces conditions de vie extrêmement précaires, Laure tombe gravement malade, et n’échappe aux fours crématoires, que grâce à la protection d’un médecin tchèque.

Elle survivra à la dizaine de prisons et de camps nazis où elle a été internée, mais restera très fragile physiquement et ne mourra qu’en 1965, après avoir reçu de nombreuses décorations.

Toutes n’auront pourtant pas la « chance » de survivre à la déportation. Ça sera le cas, par exemple, de Simone Michel-Lévy.

 

Marie-Madeleine FOURCADE

 

Photo de marie madeleine fourcade

 

Marie-Madeleine Bridou, née le 8 novembre 1909, à Marseille et décédée le 20 juillet 1989, à Paris, est une résistante française. Issue d’une famille coloniale de la haute bourgeoisie, elle a su dépasser les préjugés de son milieu (où il fallait adopter les « bonnes manières »). En effet, elle fut, pendant la Seconde Guerre Mondiale en France, responsable de l'un des plus importants réseaux de résistance ayant agi pour les Britanniques (MI6).

Rien dans la jeunesse de Marie-Madeleine Bridou ne la prédisposait au refus, à la rébellion, à la vocation de dirigeante, et encore moins à cette qualité qui, dans son cas, est dépouillée de toute grandiloquence et de toute exagération : héroïne de la liberté.

Elle se marie avec un jeune à un officier, Edouard Méric, dont le principal mérite était de lui laisser une grande indépendance. C’est ainsi qu’elle prend alors le nom de Marie-Madeleine Méric. C’est sous ce nom qu’elle apparaîtra également dans les documents de la Seconde Guerre Mondiale. Deux enfants naissent de cette union, mais les époux ne s’entendent pas et se séparent rapidement. Marie-Madeleine se lance dans le métier radiophonique, chroniqueuse de mode pour Radio-Cité, collaboratrice de Colette pour une émission.

Son destin bifurque une première fois, en 1936. Elle rencontre deux officiers brillants, anciens condisciples à Saint-Cyr, Charles De Gaulle et Georges Loustaunau-Lacau. Elle se lie au second, qui lui propose vite, pressentant sans doute ses dons d’organisatrice, de devenir secrétaire générale du petit groupe de presse qu’il anime autour des deux revues la Spirale et l’Ordre national. Etrange personnage que ce militaire très politique, ancien combattant de 14-18 très décoré, rêveur et romanesque, qui défend des vues antirépublicaines affirmées, publiant beaucoup d’articles nationalistes et antisémites, prônant un régime autoritaire à l’image des fascismes européens, mais aussi anti-allemand dans la tradition de Maurras, qui constitue une organisation de militants clandestins d’extrême droite, les « réseaux Corvignolles », qu’on dit liée à « la Cagoule », cette phalange de conspirateurs, vouée à la destruction du régime républicain et étroitement surveillée par la police. En 1939, Loustaunau-Lacau est emprisonné, suspecté de trahison, en raison de son activisme clandestin, laissant Marie-Madeleine seule à la tête de son groupe de presse.

Tout ou presque dans ces engagements conduisait le couple à la collaboration. Mais Loustaunau-Lacau est anti-allemand et patriote intransigeant. Dès 1940, libéré de la forteresse de Mutzig, il refuse la défaite et se lance dans la Résistance, rédigeant un appel intitulé « la Croisade » qu’il transmet à Londres. Avec Marie-Madeleine, il recrute ses premiers agents, souvent des officiers, puis va au Portugal négocier avec un représentant de l’Intelligence Service. Peut-être pour puiser à la source les renseignements qu’il compte transmettre aux Anglais, peut-être par sympathie maréchaliste, croyant que Pétain joue double jeu, il rejoint Vichy et se fait nommer à la tête de la Légion française, dont Marie-Madeleine prend en charge l’action sociale, tout en constituant le réseau « Alliance ».

Ainsi, à son investigation va naître un réseau de renseignements qui se développera à Marseille, le réseau Alliance, avec l’arrivée du premier poste émetteur ramené de Londres, en pièces détachées. Elle va mettre en place à Marseille un réseau très étoffé dans un petit mas en campagne, puis à la clinique Jeanne d’Arc, au vallon des Auffes, à la Plaine, à la Corniche (Villa la Brise).

A l’hôtel des Sports, Marie-Madeleine voit passer Doriot, Deloncle, Maurras. Ainsi, ces deux comploteurs sont-ils l’exemple de ces « vichysto-résistants », séduits par la Révolution nationale mais déterminés à « bouter les Allemands hors de France », selon l’expression imitée de Jeanne d’Arc qu’emploiera plus tard Marie-Madeleine, et dont le protagoniste le plus célèbre, après la guerre, sera un certain François Mitterrand. Ils sont vite suspectés, puis exclus de l’organisation maréchaliste. Ils passent à la clandestinité, formés par l’expérience des réseaux Corvignolles, et poursuivent dans le Sud-Ouest, la constitution de leur mouvement. Ils sont déterminés, organisés, disciplinés, et diablement efficaces, soutenus de l’extérieur, par les chefs de l’Intelligence Service, qui orientent leur action vers le renseignement.

 

Hérisson, Aigle, Basset et Hermine sur l’arche de Noé

 

Au total, le réseau Alliance, doté d’un état-major, d’estafettes, de radios, de chefs de région, regroupera quelque 1 500 résistants, des militaires souvent, mais aussi des fonctionnaires ou des membres de professions libérales, qui ont pour mission de s’infiltrer aux endroits stratégiques, les ports, les centres de commandement de la Wehrmacht, les installations aériennes, les bases de sous-marins, de manière à alimenter en informations militaires précises l’Intelligence Service, qui recueille leur moisson par le truchement de radios clandestines. Chaque agent porte un pseudonyme, en général des noms d’animaux - Marie-Madeleine, cheffe d’état-major, est « Hérisson », ses adjoints « Aigle », « Basset » ou « Hermine » - ce qui conduira la Gestapo à surnommer le réseau « l’arche de Noé ».

 

Ses décorations furent nombreuses :

 

·         Commandeur de la Légion d’Honneur

·         Médaille de la Résistance avec rosette, croix de guerre française et belge, officier de l’Empire britannique et de l’ordre de Léopold

 

Malheureusement, elle n’a pas été nommée Compagnon de la Libération.

 

Voir complément de sa biographie dans l'ANNEXE n°6.

 

Biographie de Simone MICHEL-LÉVY

 

Simone michel levy 1958

 

Simone Michel-Lévy est une résistante française, née le 19 janvier 1906 à Chaussin, dans le Jura et décédée par pendaison, le 13 avril 1945, au camp de Flossenbürg, en Bavière. Elle est l'une des six femmes nommées Compagnons de la Libération par le Général De Gaulle. Ses pseudonymes étaient nombreux : Emma, Françoise, Madame Royale, Mademoiselle Flaubert, Madame Bertrand.

C’est ainsi que cette employée des PTT, profite de son poste, pour participer à l’organisation des échanges des messages clandestins dans toutes la France.

Par la route, en bateau, et même par voie aérienne ou messages radio, elle met sur pied, toute une organisation qui permet l’indispensable communication des réseaux entre eux.

Et ce, tout en travaillant le jour, pour ne pas perdre sa couverture. Ce n’est que parce qu’elle sera trahie qu’elle tombera, le 5 novembre 1943.

Elle est torturée avant d’être déportée, mais même dans les camps où elle est condamnée aux travaux forcés dans une usine de munitions, elle poursuit avec d’autres la Résistance. Elle sabote la chaîne, au mépris de sa propre vie, et parvient à détruire sa machine de travail, avec deux codétenues.

Pour cela, elle est battue, puis condamnée à mort par les allemands, qui la pendent le 13 avril avec ses deux camarades : 10 jours seulement avant que le camp ne soit libéré.

Simone Michel-Lévy est ainsi devenue l’une des six femmes Compagnon de la Libération, aux côtés de Berty Albrecht et de Laure Diebold mais aussi de Marie Hackin, Marcelle Henry ou encore Emilienne Moreau-Evrard.

 

Biographie de Simone WEIL

 

Simoneweil spain

 

Née à Paris dans une famille d'origine juive, mais de parents agnostiques, Simone Weil est la sœur cadette du mathématicien André Weil (1906-1998). Etudiante très douée, elle prépare l'Ecole normale supérieure au Lycée Henri IV, où elle est l'élève du philosophe Alain qui devient son maître à penser. Elle obtient l'agrégation de philosophie en 1931. De santé fragile, elle souffre aussi de fortes migraines qui l'empêchent souvent de travailler.

Enseignante en province, Simone Weil participe, durant l'entre-deux-guerres, aux combats sociaux et syndicaux. Bien que critique envers le marxisme, elle se situe de manière résolue au côté du monde ouvrier. En 1932, sa rencontre avec Boris Souvarine (1895-1984), militant communiste hostile à Staline, la conforte dans son opposition politique à la bourgeoisie ainsi qu'au stalinisme. Elle passe quelques semaines en Allemagne, pour tenter de comprendre la montée de l'hitlérisme. A son retour, elle écrit plusieurs articles très lucides, pour exprimer ce qu'il risque de survenir.

Simone Weil rédige en 1934 son œuvre majeure, Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale, qui ne sera publiée qu'en 1955 dans "Oppression et liberté". Elle y présente une vision pessimiste de l'avenir de la société, du progrès, de la Révolution, concluant par : "il semblerait que l'homme naisse esclave, et que la servitude soit sa condition propre".

En 1934-1935, mettant entre parenthèses sa carrière d'enseignante, elle décide d'expérimenter la condition ouvrière, en travaillant dans plusieurs usines. Elle doit abandonner ce projet pour des raisons de santé, mais consigne ses impressions dans son Journal d'usine. Elle reprend sa carrière d'enseignante, mais reverse une partie de son salaire de professeur, à la Caisse de Solidarité des mineurs, ne gardant que le strict nécessaire pour subsister.

Pendant la guerre d'Espagne, en 1936, Simone Weil s'engage dans le camp des républicains et des anarchistes après le coup d'État du général Franco, mais blessée accidentellement, elle doit bientôt rentrer en France.

Sur le plan religieux, Simone Weil se considère comme une mystique chrétienne. Elle n'adhère pas explicitement au christianisme, mais écrit "J'ai eu soudain la certitude que le christianisme est par excellence la religion des esclaves, que les esclaves ne peuvent pas ne pas y adhérer, et moi parmi les autres." Elle s'intéresse aussi à l'hindouisme, au bouddhisme ainsi qu'aux religions des Antiquités égyptienne et grecque.

L'occupation allemande de la Seconde Guerre Mondiale mettant sa famille en danger, elle se réfugie avec elle à Marseille. En effet, lorsque Paris est déclarée « ville ouverte », le 13 juin 1940, elle se réfugie, avec sa famille, à Marseille, où elle participe à des actions de résistance. C'est à cette époque qu'elle commence la rédaction de ses Cahiers du Sud sous le pseudonyme d'Emile Novis, anagramme de son nom. Elle est sans illusion sur ce qui les menace, elle et sa famille, dès le début de la guerre. Au printemps 1940, croyant qu'on se battrait dans la capitale, elle propose aux autorités militaires, la formation d'un corps mobile d'infirmières de première ligne, destiné à sauver des soldats : son « Projet d'une formation d'infirmières de première ligne » fait l'objet d'un rapport favorable du Ministère de la Guerre en mai 1940. Mais la rapidité de l'avancée allemande, empêche de réaliser ce projet. Elle résida pendant 20 mois avec ses parents, au 8 avenue des Catalans, avant de partir pour New York en 1942.

Après avoir émigré aux Etats-Unis avec ses parents, elle rejoint la France Libre du général De Gaulle à Londres, où elle travaille comme rédactrice. Intransigeante, elle ne s'entend pas avec les gaullistes et retourne en France en juillet 1943. Atteinte de tuberculose, elle doit bientôt retourner en Angleterre, et meurt le mois suivant, au sanatorium d'Ashford, à l’âge de 34 ans.

A l'exception de Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale, tous les textes publiés sous le nom de Simone Weil le seront après sa mort.

 

 

 

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