Pétain et De Gaulle s'opposent
Pétain et De Gaulle face à la défaite de 1940
En mai 1940, l’Allemagne Nazie envahit la France et l’armée française est rapidement mis en déroute. Dépassé, le gouvernement fait appel au Maréchal Pétain pour sortir d’une situation désespérée. Ce héros de la Première Guerre Mondiale est populaire et il bénéficie du soutien d’une grande partie de la population. Pétain décide de cesser le combat et signe l’armistice avec l’Allemagne. Mais un jeune général, Charles De Gaulle, refuse la défaite et, le 18 juin 1940, il lance un appel à la Résistance.
Afin de comprendre comment nous en sommes arrivés à cette situation en France, nous allons nous poser alors la question suivante :
Comment Pétain et De Gaulle se sont-ils opposés à la défaite de 1940 ?
A partir du 10 mai 1940, la France est envahie par l’Allemagne.
Pétain et De Gaulle ont joué un rôle militaire et politique essentiel sous la IIIe République : ils ont combattu tous les deux lors de la Première Guerre mondiale. Pétain apparaît alors comme le héros de la bataille de Verdun. Il accède ainsi aux plus hautes responsabilités militaires jusqu’à devenir ministre de la Guerre en 1934.
De Gaulle, quant à lui, entre à son service et gravit les échelons de la hiérarchie sous sa protection. Les écrits stratégiques de De Gaulle mettent en avant le rôle nouveau des blindés et de l’aviation (modernisation de l’armée). Ils provoquent alors la rupture entre les deux hommes, qui se retrouvent dans le gouvernement de Paul Reynaud en juin 1940. Pétain y est vice-président et De Gaulle sous-secrétaire d’État à la Défense.
Le maréchal Pétain décide de signer l’armistice avec l’Allemagne le 17 juin 1940. Cette perspective est avancée dès le début du mois de juin par certains militaires.
Une lutte au sommet de l’État s’engage jusqu’au 17 juin, où le maréchal Pétain, devenu chef du gouvernement, en prend la décision. Son argument est que l’armistice atténuera « les malheurs du pays ».
Voici le discours tenu par le maréchal Pétain à la radio française, le 17 juin 1940 à 12h20.
« Français !
A l’appel de M. le président de la République, j’assume à partir d’aujourd’hui la direction du gouvernement de la France. Sûr de l’affection de notre admirable armée, qui lutte avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires contre un ennemi supérieur en nombre et en armes, sûr que par sa magnifique résistance elle a rempli son devoir vis-à-vis de nos alliés, sûr de l’appui des anciens combattants que j’ai eu la fierté de commander, sûr de la confiance du peuple tout entier, je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur.
En ces heures douloureuses, je pense aux malheureux réfugiés, qui, dans un dénuement extrême, sillonnent nos routes. Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude. C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat.
Je me suis adressé cette nuit à l’adversaire pour lui demander s’il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l’honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités.
Que tous les Français se groupent autour du gouvernement que je préside pendant ces dures épreuves et fassent taire leur angoisse pour n’écouter que leur foi dans le destin de la patrie. »
Ainsi, l’armistice est officiellement signé le 22 juin 1940 et est appliqué le 25 : le pays est alors divisé entre une zone occupée au nord, avec des régions rattachées et annexées, et une zone non occupée au sud, à l’exception des enclaves italiennes, à l’est. Les prisonniers ne sont pas libérés et la France doit verser des indemnités d’entretien à l’armée allemande.
Source : Le Petit Marseillais, publié le 26 juin 1940,
Musée 3M de Claude TIANO
Pétain devient chef de l’« État français » avec les pleins pouvoirs. Il est populaire car il est pour de nombreux Français le « vainqueur de Verdun » et a mis fin à une guerre qui semblait perdue.
Les pleins pouvoirs accordés à Pétain le 10 juillet par les parlementaires, mettent fin au principe de séparation des pouvoirs. Ils confient le pouvoir législatif, dont ils sont les détenteurs, à un homme qui n’a pas de légitimité démocratique. La nature parlementaire de la IIIe République disparaît.
À la signature de l’armistice, le général De Gaulle, parti négocier le soutien des Britanniques, reste à Londres. Le lendemain, il lance son appel à la BBC, où il refuse de cesser le combat et appelle à résister à l’occupant.
Pour De Gaulle, ce sont les chars, les avions, la tactique allemande qui ont fait reculer l’armée française. Il met en avant, la dimension mondiale de la guerre et les atouts que la France peut tirer du soutien des Britanniques, des États-Unis et de son empire colonial. Le général De Gaulle entend diriger cette Résistance jusqu’à la Libération et jusqu’au rétablissement de la démocratie et de la République. Il demande aux officiers et soldats français, qui veulent poursuivre le combat, de le rejoindre.
Voici une vidéo que l’on a prise lorsqu'on est allées au Musée 3M de Claude TIANO, notre ami : c’est l’appel du 18 juin 1940, depuis Londres, fait par le général De Gaulle, écouté sur un électrophone (disque sorti des années plus tard bien sûr).
Ce qu’il faut retenir :
En juin 1940, l’armée française est vaincue par l’armée allemande qui emploi une tactique militaire plus efficace. Les civils français fuient l’avancée allemande et encombrent les routes : c’est l’exode.
Le 16 juin 1940, le maréchal Pétain devient chef du gouvernement. Persuadé que la situation est désespérée, il demande un armistice à l’Allemagne.
C’est la voie de l’armistice et de la collaboration avec l’Allemagne nazie.
Le général De Gaulle, sous-secrétaire d’État à la guerre dans le précédent gouvernement, refuse l’armistice. Il gagne Londres où il prononce un discours à la BBC (radio britannique). Il annonce qu’il souhaite continuer la guerre aux côtés du Royaume-Uni car selon lui, cette guerre est mondiale et la bataille de France n’est qu’une étape de ce conflit. Il pense s’appuyer sur l’immense empire colonial français et invite tous les combattants qui veulent poursuivre le combat à le rejoindre. Cette voie est celle de la Résistance.
Source : Affiche donnée par M. Auguste GENDRY, une connaissance ayant participé à la Seconde Guerre Mondiale, décédé récemment, le 2 mars 2020
Le régime de Vichy et les Juifs
Né de la défaite, le régime de Vichy prend dès 1940, des mesures d’exclusion contre les Juifs. Son antisémitisme le conduit à retirer la nationalité française à des milliers de Juifs, à interner les Juifs étrangers dans des « camps spéciaux » et à publier un « statut des Juifs ». Cette violente politique raciale est menée par le Maréchal Pétain et son chef de gouvernement, Pierre Laval, sans aucune pression de l’Allemagne nazie. Elle aboutit à la déportation, vers l’Allemagne, de dizaines de milliers de Juifs, « au nom de la collaboration ».
Mais comment se manifeste l’antisémitisme du gouvernement de Vichy ?
Le premier statut des Juifs est publié dès octobre 1940.
(Source : http://projetpologne1es3s7.over-blog.com/travail-archives-arsenal-legislatif.html)
(Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Le_statut_des_Juifs_est_promulgu%C3%A9_-_Le_Matin.jpg)
Des mesures très discriminantes ont été prises en zone occupée fin septembre. Cette décision marque l’alignement volontaire du régime de Vichy sur l’antisémitisme nazi. La plupart des Juifs raflés en France sont déportés en Allemagne d’abord, puis « vers l’Est » en Pologne, dans les camps d’extermination d’Auschwitz, Sobibor ou Treblinka. Les Juifs sont explicitement définis comme une « race ». La politique du régime de Vichy les exclut en adoptant des lois qui leur ferme l’accès à la fonction publique et aux directions des entreprises et organismes culturels.
Nous vous invitons à lire comment s'est manifesté l'antisémitisme du gouvernement de Vichy pour le second statut des Juifs, dans notre onglet "ANNEXE 1 ", bien que nous soyons conscientes que c'est hors cadre du sujet.
Mais quelle est la nature du régime de Vichy ?
Plusieurs conditions de l’armistice soumettent la France à l’Allemagne : la partie Nord du pays est occupée par l’Allemagne et une ligne de démarcation la sépare de la Zone Sud (non occupée). L’armée française est réduite à 100 000 hommes alors que l’administration française doit se mettre au service des Allemands en zone occupée. Enfin, la France doit payer des frais d’occupation élevés.
La France ne respecte plus les valeurs républicaines, quand elle accepte de livrer au Reich, les Allemands et Autrichiens qui s’étaient réfugiés sur son sol.
Selon Pétain, l’ancien régime politique (la République) est responsable de la défaite de mai-juin 1940. Selon lui, pour reconstruire la France, il faut rétablir l’autorité.
La nouvelle devise de la France est « Travail, Famille, Patrie ».
Analysons maintenant cette affiche ci-dessus:
Contexte historique
Promouvoir la Révolution nationale
La défaite face à l'armée allemande (mai-juin 1940) signe la fin de la IIIe République et la naissance de l'État français dirigé par le Maréchal Pétain (10 juillet 1940). Soucieux d’asseoir sa légitimité et de promouvoir ses principes, le nouveau pouvoir a recours à une propagande tous azimuts qui vante notamment les mérites de la « Révolution nationale », présentée comme l’idéologie officielle du régime dès 1940.
Abondamment utilisées au cours de la période, les affiches jouent un rôle central dans cette grande entreprise d’éducation, de conviction et de soumission des consciences. Ainsi en est-il de Révolution Nationale, réalisée en 1941 (ou 1942) pour le Centre de propagande de la Révolution Nationale d'Avignon (légende en bas de l’image) par René Vachet, illustrateur assez méconnu à l’époque dont on ignore malheureusement s’il était idéologiquement lié au Régime ou seulement un employé de circonstance.
En opposant radicalement la France d’avant (celle la IIIe République et plus particulièrement celle du Front populaire de 1936-1938) à la France nouvelle (celle du régime de Vichy), Révolution Nationale entend à la fois faire œuvre de « pédagogie », redonner de l’espoir aux français encore marqués par la débâcle et traumatisés par l’Occupation qui l’a suivie, et montrer la voie à suivre et les valeurs sur lesquelles s’appuyer pour redresser la maison France.
Elle constitue par ailleurs l’une des images les plus diffusées, les plus célèbres et les plus marquantes de l’époque.
Analyse des images
Les deux France
Selon une logique manichéenne simpliste assez efficace, Révolution Nationale oppose les vices de la IIIe République aux vertus du nouveau régime.
À gauche, la demeure est manifestement délabrée (des volets clos, des lézardes, un arbre mort). De mauvaises et incertaines fondations (sacs de sable et de gravats, un socle qui se fissure) ont entraîné la chute de la maison France qui penche nettement à gauche. Alors que l’on peut lire « France et Cie » sur le fronton, on aperçoit aussi un drapeau rouge déchiré flottant sur la bâtisse, par ailleurs placée sous une (mauvaise) étoile de David, dans laquelle figurent également les trois points en triangle de la franc-maçonnerie (eux aussi en rouge, comme les volets et le toit). De manière assez originale, une série de termes figurent sur les sacs de sable et de gravats entassés sans ordre, qui évoquent les dérives de cette période. Enfin, la devise Républicaine Liberté, Égalité, Fraternité a été remplacée par un autre triptyque : Paresse, Démagogie, Internationalisme.
À droite la maison France est enfin redevenue elle-même (drapeau tricolore). Le ciel est bleu et, sous les bonnes grâces de Pétain (les sept étoiles sont celles du grade de Maréchal dans l’Armée), elle a retrouvé la vie. Les volets sont ouverts, la fumée évoque un feu de cheminée dans le foyer, l’arbre est vert, une présence humaine dans une posture assez radieuse apparaît même à l’une des fenêtres. L’édifice tient droit, debout, soutenu par de massives colonnes (école, artisanat, paysannerie, légion) et reposant sur de solides fondations bien ordonnées (discipline, ordre, épargne, courage). La devise républicaine a quant à elle été remplacée par celle du régime de Vichy bien visible en bleu blanc rouge : Travail, Famille, Patrie.
Interprétation
Retrouver la « vraie » France
Saturée de signifiants, l’affiche Révolution Nationale délivre son message de manière assez transparente.
Elle semble expliquer tout d’abord que la défaite n’est pas due aux nazis ou au Maréchal qui a pourtant signé la capitulation et accepté de collaborer avec l’occupant. En effet, la France s’était déjà perdue (avant 1940) plutôt qu’elle n’a perdu : elle n’était plus vraiment elle-même (« France et Cie ») puisqu’il s’agissait en fait d’un pays abandonné (de même que la maison) aux mains des « agents de l’étranger », dénaturé par l’emprise néfaste, polymorphe et d’ailleurs contradictoire du capitalisme affairiste (« Cie »), du communisme (drapeau rouge), des juifs (étoile de David) et des francs-maçons (les trois points en triangle).
Les causes de la déroute sont ainsi multiples, livrées ici pêle-mêle - comme elles se présentent sous la maison dont elles ont ruiné les fondements – mais impitoyablement dénoncées par le nouveau régime qui entend désormais les éradiquer pour redresser le pays et le remettre en ordre. La plupart de ces « menaces » sont directement nommées, mais on peut préciser que la « paresse » et la « démagogie » renvoient à la politique sociale du Front populaire (congés payés et la semaine de 40 heures) tandis que les « pots de vins » évoquent la corruption qui gangrènerait la République depuis son origine et les affaires qui ont marqué ses dernières années (affaire Stavinsky notamment). Quant à « l’internationalisme », il pourrait aussi bien faire référence à l’influence supposée de Moscou qu’au capitalisme mondialisé aux mains de juifs « cosmopolites ».
Si la Révolution nationale déploie une idéologie nationaliste en premier lieu « négative » (antisémite, anticommunisme, antiparlementariste, antirépublicaine, xénophobe, anticapitaliste et anti-démocratique), elle promeut par contraste (et en miroir) des valeurs « positives », censées renvoyer à ce qui fait la « vraie » France. Au cœur des politiques et des représentations de Vichy, on retrouve ainsi le travail, si possible manuel (artisanat et paysannerie), la famille (cellule de base de la société) et la patrie, ici teintée de militarisme (légion, courage, étoiles du Maréchal). Quant à l’école elle doit être libérée de l’influence des instituteurs républicains pour inculquer la nouvelle discipline et préparer la jeunesse comme le pays à un avenir plus heureux.
Ainsi, la collaboration n’a pas été imposée par l’Allemagne mais a été décidée par le maréchal Pétain et son gouvernement. C’est lui qui a également mis en place le STO (Service du Travail Obligatoire). Les étudiants refusent le STO et manifestent leur mécontentement dans Lyon.
( Source : http://blogsetrin.canalblog.com/archives/2020/01/30/37986151.html )
Les juifs sont exclus des professions suivantes : postes de la fonction publique, directeurs, gérants et rédacteurs de journaux. Le régime de Vichy a publié le Statut des juifs et donné l’ordre de l’arrestation (rafle) des juifs parisiens le 15 mai 1941.
Ce qu’il faut retenir :
Le régime de Vichy refuse la République, qu’il accuse d’être responsable de la défaite. Pour le maréchal Pétain, la démocratie a conduit au désastre militaire. Seule l’autorité permettra de reconstruire la France. Ce régime est également antisémite puisqu’il publie un « Statut des juifs » qui les exclut de certaines professions. Il se sert de ce texte, pour arrêter des juifs parisiens en mai 1941 et qui seront déportés par la suite. Enfin, ce régime collabore à la demande du maréchal Pétain qui a rencontré Hitler à Montoire-sur-le-Loir, le 24 octobre 1940. Dès l’armistice, l’administration française s’est mise au service de l’Occupant et la France est soumise à l’Allemagne nazie.
Le culte de la personnalité autour du Maréchal Pétain
Source : Le Petit Marseillais, publié le 3 décembre 1940, Musée 3M de Claude TIANO
D'après Robert MENCHERINI, le 3 décembre 1940, au matin, le maréchal met le pied sur le quai de la gare Saint-Charles, salué par les autorités civiles, militaires et religieuses, régionales mais aussi nationales qui ont fait le déplacement, comme l'amiral Darlan, secrétaire d'Etat à la marine française ou encore Xavier Vallat, secrétaire général de la Légion Française des Combattants très actifs depuis la veille. On peut dire que tout Marseille est descendu dans les rues de la ville pour voir le Maréchal.
" Vive Pétain, vive la France ", c'est par ce double cri que partout est accueilli le cortège officiel. Sur les marches de l'Hôtel de Ville, comme à la cathédrale retentissent les ovations pour Pétain.
Une foule immense faite de curieux, de badauds mais aussi des Marseillais acquis à Pétain. Cette agitation n'est pas le produit d'une agitation artificielle : toutes les classes de la société, des représentants de toutes les catégories sociales y participent. Les légionnaires par milliers prêtent serment, bras tendu.
La France blessée, donne sa foi à un homme autour de qui elle construit une légende dorée. Son effigie se retrouve partout.
Un défilé monstre s'organise dans lequel, ce qui reste à "aimer" (Le Petit Marseillais) de l'armée d'armistice, tient sa place. Le quai du port est noir de monde, sous un soleil radieux mais un froid très vif.
Malgré une heure tardive, une foule importante remplit les rues. Le Chef de l'Etat paraît au balcon de la Préfecture et remercie « ses chers amis ». A son intention, on a mis à sa disposition, au deuxième étage de la Préfecture, la « Chambre de l'Empereur », C'est une vaste pièce, de style Second Empire, entièrement tapissée de satin moiré couleur de violine; un côté est occupé par une cheminée monumentale au marbre artistiquement ciselé ; le fauteuil et le lit, que surmonte un immense baldaquin, sont rehaussés de fines dorures.
Le froid étant intense, on a pris toutes les dispositions nécessaires pour que la température de la pièce soit constamment maintenue à 21°C.
Le lendemain, le Maréchal visite l'hôpital Montolivet avec remise de décorations aux grands blessés. Après une réception à l'Hôtel de Ville, où il est accueilli par Henri Ripert, président de la délégation municipale et par le préfet administrateur de la ville, le Maréchal reprend son train spécial.
Pendant ces journées, les cérémonies ont attiré une assistance fournie.
Le voyage a donc été un succès, tous les rapports l'attestent. L'image d'une ville s'abandonnant dans les bras du chef de l'Etat est d'ailleurs utilisée sur tous les tons par la presse. En revanche, il est évident aussi que l'idée même de la collaboration avec l'Allemagne ne passe pas.
Ainsi, le culte du maréchal n'implique pas pour autant l'approbation totale et inconditionnelle de sa politique et plus particulièrement de la collaboration.
La distinction traditionnelle entre le Maréchalisme qui se structure autour de la personne charismatique du chef de l'Etat et le pétainisme qui est le soutien à la totalité de son programme et de son action, est donc déjà bien présente en décembre 1940.
"Le Petit Provençal" du 6 décembre 1940, dans un entrefilet, admet que "des rafles avaient été effectuées et notamment des mesures d'isolement. Les méthodes des groupes de protection, dirigés dans la région par Joseph Darnand, sont expéditives. Il y a eu quelques cassages de figure... résultat : pas de tracts, pas d'affiches apposées.
Les opposants reconnus et les éventuels fauteurs de troubles, sont interpellés et incarcérés pendant la durée de la visite, en particulier sur des bateaux dans la rade de Marseille...
Le steamer Sinaïa accueille 577 internés administratifs suspect de pouvoir troubler l'ordre public, trois autres navires ont été réquisitionnés ainsi que les plus grands cinémas de la ville et 20 000 personnes ont été arrêtées.
Résumé sur la défaite de 1940 et le régime de Vichy
Comment la République est-elle détruite par la défaite de 1940 ?
A- La République foudroyé par la défaite
L’offensive allemande du 10 mai 1940 tourne à la débâcle pour la France.
Affolés par cette invasion, des millions de Français prennent la route de l’exode.
L’exode des civils lors de l’invasion allemande (juin 1940)
Le maréchal Pétain est appelé au pouvoir et décide d’arrêter les combats. Le 22 juin, il signe l’armistice dont les conditions sont très dures pour la France.
La France, vaincue par l’armée allemande, et foudroyée par cette défaite, de nombreux soldats français sont ainsi faits prisonniers.
Entre 1940 et 1944, le territoire français est alors fragmenté en plusieurs zones. Une ligne de démarcation sépare ainsi la France en deux grandes zones jusqu’en 1942 (suppression définitive en 1943).
Pétain estime que la République est responsable de la défaite. Le Parlement lui donne les pleins pouvoirs pour rédiger une nouvelle Constitution qui met fin à la IIIème République et crée un nouveau régime politique : le régime de Vichy.
Il est accepté par une très grande majorité de Français, qui font confiance à Pétain. Ainsi, les institutions républicaines et leurs élus disparaissent.
Depuis Londres, le 18 juin 1940, le Général De Gaulle refuse la défaite et appelle à poursuivre le combat. Reconnu par le gouvernement britannique, il s’appuie sur des volontaires et sur l’empire colonial pour fonder la France Libre.
B- Le régime de Vichy, négation de la République et de la démocratie
Installé en zone libre à Vichy, le régime de Vichy est une dictature. Les pouvoirs exécutif et législatif sont concentrés entre les mains de Pétain, sauveur de la France, dont la personne est exaltée par la propagande.
Le régime est profondément hostile au bolchévisme.
Les valeurs du nouveau régime, « Travail, Famille, Patrie », remplacent celles de la République. Les libertés sont bafouées et l’égalité en droit de tous les citoyens n’existe plus : les partis, les syndicats, les grèves sont interdits, les médias censurés, le contrôle policier renforcé. L’antisémitisme du régime aboutit à l’exclusion et à la déportation des Juifs.
Vichy s’engage dans la voie de la collaboration avec l’Allemagne nazie. Pétain et Laval imposent les réquisitions et le STO. Ils vont plus loin en permettant à la police, à la Milice et à la Gestapo de pourchasser les résistants et d’organiser la déportation des Juifs. Le régime de Vichy devient ainsi complice de la guerre d’anéantissement menée par les nazis.